Une chirurgie unique en son genre réalisée à Montréal

La Dre Jacqueline Joza est la première Canadienne à programmer à distance un défibrillateur cardiaque implanté

Au printemps dernier, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est devenu le premier hôpital au Canada à réaliser cette opération. La Dre Jacqueline Joza, électrophysiologiste cardiaque, a dirigé une intervention consistant à programmer à distance un défibrillateur cardiaque implanté. Cette nouvelle technique marque le début d’un changement de paradigme en médecine, où les technologies avancées et les soins à distance deviennent pratique courante.

« Je suis très fière de notre service d’arythmie et d’électrophysiologie au CUSM », dit la Dre Joza. « Nous travaillons très fort pour nous assurer que nos patients reçoivent les meilleurs soins possibles, et pour qu’ils aient accès à des recherches innovantes et des technologies novatrices. C’est une période vraiment exaltante pour nous. »

Les défibrillateurs implantés sont des dispositifs cardiaques spéciaux qui sont installés chirurgicalement pour prévenir la mort subite chez les personnes présentant un risque élevé d’arythmie potentiellement mortelle, un problème de rythme cardiaque. Pour implanter un défibrillateur, ses fils sont introduits dans une veine, puis avancés dans le cœur. Les extrémités de ces fils sont reliées à une batterie qui est implantée sous la peau au niveau de l’épaule. Bien que cette procédure soit usuelle, la possibilité de programmer le défibrillateur à distance est entièrement nouvelle.

« Une fois l’appareil implanté, deux choses doivent se produire. Premièrement, les fils doivent être testés pour s’assurer qu’ils fonctionnent correctement. Ensuite, le défibrillateur doit être programmé de manière personnalisée en fonction de l’état du patient », explique la Dre Joza.

La programmation du défibrillateur aide le cœur à battre à un certain rythme ou à stimuler un battement lorsque le cœur est incapable de le faire par lui-même.

« Nous devons programmer l’appareil de manière à ce qu’il fournisse le bon type de thérapie pour traiter l’arythmie qui met la vie des patients en danger. Le 7 avril, le CUSM a été le premier au Canada à tester et à programmer un tel dispositif à distance », confirme la Dre Joza.

Santé Canada n’a approuvé que quatre programmateurs, tous au CUSM. Les avantages de cette nouvelle technologie sont innombrables. Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, cela signifie une personne de moins en salle d’opération, ce qui réduit les risques d’infection et permet d’économiser de l’équipement de protection. Elle a également d’énormes répercussions sur le maintien de la santé des personnes vivant dans des communautés rurales et éloignées : les patients ayant un défibrillateur implanté pourront éventuellement faire reprogrammer leur appareil cardiaque sans avoir à se rendre à Montréal.

« Les patients du Nord du Québec doivent venir à Montréal pour faire vérifier et reprogrammer leur appareil en fonction de l’évolution constante de leurs besoins cliniques. À l’heure actuelle, ils doivent prendre un vol, rester en quarantaine pendant deux semaines, faire vérifier et programmer leur appareil, puis retourner dans leur communauté où ils doivent rester en quarantaine pendant deux autres semaines », explique la Dre Joza.

Les dispositifs cardiaques à programmation complexe pourront également être installés sans la présence physique d’un spécialiste. Par exemple, un appareil destiné à un patient en Europe pourrait être programmé par un spécialiste à Montréal.

« Lorsque j’ai décrit cette opération à ma belle-mère, elle m’a dit que c’était comme lorsqu’elle appelle Apple ou Microsoft quand elle a des problèmes avec son ordinateur. Une fois la permission obtenue, ils sont en mesure d’accéder à son système pour modifier un paramètre ou régler un problème. C’est exactement ce qu’il se passe avec le défibrillateur, sauf que nous modifions les paramètres d’un appareil qui se trouve dans le cœur d’un patient! C’est un exploit incroyable », raconte la Dre Joza.

L’électrophysiologie est une branche spécialisée de la cardiologie qui s’intéresse au système électrique du cœur. Ce sont ces impulsions électriques qui permettent au cœur de battre en temps voulu, le « boom boom » que vous entendez lorsque vous posez votre oreille sur la poitrine de quelqu’un. Ce système électrique peut mal fonctionner de diverses manières, et les électrophysiologistes se spécialisent dans la correction de ces problèmes pour assurer la santé et la sécurité de leurs patients.

« En tant qu’électrophysiologiste, je peux effectuer des procédures qui sauvent des vies et améliorent la qualité de vie des patients. C’est très gratifiant », conclue la Dre Joza.

La Fondation du CUSM recueille actuellement des fonds pour créer un Centre d’excellence en électrophysiologie au site Glen du CUSM. Ce laboratoire à la fine pointe de la technologie permettra aux patients cardiaques de recevoir des interventions vitales sur place et aux électrophysiologistes du CUSM de former la prochaine génération d’experts.

Le laboratoire d’électrophysiologie est une priorité de la campagne Osez rêver, souder les cœurs brisés de la Fondation du CUSM, qui recueille 50 millions de dollars pour faire en sorte que Montréal ait les taux les plus bas d’hospitalisations et de décès dus aux maladies du cœur au Canada. Les technologies de pointe, comme les défibrillateurs programmés à distance, représentent l’avenir de la médecine et la Fondation du CUSM contribue à l’avènement de ces plus récentes avancées médicales.

Pour en savoir plus : fondationcusm.com/osez-rever/cardiologie.

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