MI4, centrale d’expertise montréalaise pour la recherche sur les maladies infectieuses, célèbre son 5e anniversaire

Les maladies infectieuses représentent une menace terrible et bien réelle pour notre monde. Il suffit de jeter un œil aux trois dernières années pour constater les ravages que peut causer un seul virus microscopique. Depuis des millénaires, les virus, bactéries et autres microbes ravagent des civilisations entières. On estime que la peste noire du XIVe siècle a fait jusqu’à 200 millions de morts. La pandémie de grippe de 1918-19 a fait entre 25 et 50 millions de victimes. Bien que nous ne puissions pas les voir, les microbes ont un effet immense sur nos vies, sur l’humanité et sur notre planète.

Reconnaissant ce besoin crucial de mieux comprendre et combattre les maladies infectieuses, le Dr Don Sheppard, infectiologue clinicien et microbiologiste médical, a lancé en 2018 l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de McGill (MI4) avec ses collègues, les Drs Marie Hudson et Marcel Behr. MI4 rassemble plus de 250 chercheurs et 5 000 employés issus d’un large éventail de domaines, afin de trouver de nouvelles solutions à certaines des menaces les plus meurtrières pour l’humanité : la tuberculose, la résistance aux antimicrobiens, la COVID-19 et bien d’autres. Ce regroupement étudie également l’immunité et la manière dont le système immunitaire peut être exploité pour lutter contre les infections.

Un don extraordinaire de 15 millions de dollars de la Fondation Doggone à la Fondation du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et à l’Université McGill a fourni les fonds de démarrage nécessaires pour inaugurer MI4. Cinq ans plus tard, sous la direction du Dr Marcel Behr, MI4 célèbre de nombreuses réalisations extraordinaires. 

« Notre cinquième anniversaire est une occasion de réfléchir. Le chemin parcouru en cinq ans nous motive à aller encore plus loin pour les cinq prochaines années », déclare le Dr Behr.

Qu’il s’agisse d’affronter une pandémie sans précédent, de faire face à la menace croissante des microbes résistants aux antibiotiques ou de mieux comprendre le rôle du microbiome pour notre santé, MI4 est prête à faire face à tout ce que l’univers des microbes nous réserve.

La pandémie de COVID-19 – Le premier test de MI4

MI4 a vu le jour parce que ses dirigeants ont compris que la menace d’une pandémie était imminente. 

« Nous attendions-nous à une pandémie? Nous nous attendions bien sûr à une pandémie. Il y a eu le SRAS, puis le MERS et le Zika. Lors de nos conférences, nous présentions des diapositives montrant l’interconnexion du monde entier grâce aux routes aériennes et nous avons dit aux gens qu’un agent pathogène à Hong Kong pouvait se retrouver au Canada en un seul vol. À l’époque, nous n’avions aucune idée qu’une pandémie surviendrait 18 mois plus tard », explique le Dr Behr.

Dès que des informations sur un mystérieux virus sont parvenues de Wuhan, en Chine, MI4 a commencé à se mobiliser. Ses scientifiques ont pris conscience de la gravité de la situation et, lorsque la pandémie a été déclarée le 11 mars 2020, MI4 était déjà en train d’étudier le virus et de chercher des moyens de l’arrêter. L’heure de l’action avait sonné.

Quelques semaines à peine après l’annonce de la pandémie, la Fondation du CUSM avait recueilli 4 millions de dollars pour soutenir les recherches de MI4 sur le coronavirus. De généreux donateurs tels que la Fondation Hewitt, la Fondation familiale Trottier et la regrettée Elspeth McConnell se sont mobilisés pour fournir ce financement essentiel. 

« Nos donateurs ont tout de suite compris à quel point la situation était grave. Partout dans le monde, des gens tombaient malades et mouraient – nous devions agir immédiatement, et nous sommes très reconnaissants envers nos merveilleux donateurs de continuer de soutenir MI4 dans ses nombreux efforts pour assurer notre sécurité », affirme Julie Quenneville, présidente-directrice générale de la Fondation du CUSM.

Grâce au soutien des donateurs, MI4 a pu lancer plus de 50 projets de recherche dans tous les domaines liés à la COVID, du dépistage à la transmission en passant par les traitements.

« Nous avions 250 chercheurs qui seraient restés les bras croisés pendant toute la première vague de COVID-19 sans le financement de notre communauté. Les dons nous ont permis de faire une différence immédiate », confirme le Dr Sheppard, directeur de MI4 jusqu’en 2021.

La réponse rapide de MI4 face à la COVID-19 a donné lieu à de nouveaux tests et stratégies de dépistage, à des essais cliniques de nombreux traitements potentiels, à des efforts pour créer un vaccin, à des campagnes de santé publique pour soutenir les populations marginalisées et à de nombreuses autres études importantes qui ont contribué à approfondir notre compréhension du coronavirus. 

La Fondation du CUSM est fière d’avoir contribué à cet effort monumental par des dons totalisant plus de 7 millions de dollars.

La résistance aux antimicrobiens – Une menace imminente pour la santé humaine

Aujourd’hui, MI4 s’attaque à une nouvelle menace mondiale : la résistance aux antimicrobiens (RAM). La résistance aux antimicrobiens survient lorsque des bactéries et d’autres microbes deviennent résistants aux antibiotiques, aux désinfectants et à d’autres produits antimicrobiens. En l’absence d’antibiotiques fiables, même les opérations chirurgicales les plus simples pourraient entraîner des infections graves. Les progrès de la médecine moderne, telles que la chimiothérapie, les transplantations et les remplacements d’articulations, qui nécessitent tous des antibiotiques, pourraient présenter beaucoup plus de risques dans un avenir pas si lointain. L’Organisation mondiale de la santé estime que la RAM pourrait mettre en péril 10 millions de vies dans le monde d’ici à 2050. Pour s’attaquer à ce problème croissant, MI4 a créé en 2022 le Centre de résistance aux antimicrobiens de McGill.

« Aucune nouvelle classe d’antibiotiques n’a été développée depuis les années 1990, et le pipeline de découvertes est à sec. Si nous n’agissons pas maintenant, nous pourrions vivre dans un monde post-antibiotique. Au Centre de résistance aux antimicrobiens, nous serons en mesure d’explorer de nouvelles méthodes innovantes pour prévenir et traiter les infections résistantes », prévoit la Dre Dao Nguyen, directrice du Centre de résistance aux antimicrobiens de McGill.

Sous la direction de la Dre Nguyen, le Centre de résistance aux antimicrobiens de McGill sort des sentiers battus pour trouver des solutions. Les chercheurs mettent au point des revêtements qui tuent les microbes au contact et qui pourraient être utilisés sur toutes sortes de produits, des rampes d’accès aux prothèses pour les hanches. Ils collaborent avec un hôpital en Éthiopie pour sensibiliser les professionnels de la santé aux meilleures pratiques pour éviter l’évolution des microbes résistants. Ils recherchent également de nouveaux antibiotiques dans des endroits improbables, tels que l’Arctique. Ces projets novateurs, et bien d’autres encore, nous aident à éviter de devoir affronter un monde post-antibiotique.

La Fondation du CUSM a recueilli plus de 8 millions de dollars pour soutenir la création du Centre de résistance aux antimicrobiens de McGill et appuyer la recherche, le personnel et l’acquisition d’équipement.

Le microbiome – Un monde microscopique rempli de possibilités

Du côté de l’immunité, le Centre de recherche sur le microbiome de McGill étudie le monde des microbes qui habitent notre corps. Le microbiome est un ensemble de micro-organismes – bactéries, virus ou champignons – qui vivent sur et à l’intérieur de nous. Bien que cette idée puisse vous donner la chair de poule, nos microbiomes sont essentiels à notre santé et contribuent à façonner notre personnalité. On pense qu’ils ont une influence sur tout, de la santé mentale au risque de maladie cardiaque. Dirigé par le Dr Irah King, ce centre souhaite mieux comprendre le rôle que le microbiome pourrait jouer dans l’amélioration de notre santé.

« L’un des projets passionnants que nous avons lancés consiste à identifier les bactéries de notre intestin qui se nourrissent du « mauvais » cholestérol présent dans notre alimentation et associé aux maladies cardiaques et à la maladie d’Alzheimer. Nous espérons être en mesure d’identifier ces bactéries pour augmenter leur prévalence dans notre microbiome. Nous pourrions utiliser ces bactéries comme traitement pour réduire l’absorption du cholestérol et prévenir les maladies connexes », explique le Dr King.

La COVID-19, la RAM et le microbiome ne représentent que trois projets parmi des dizaines d’initiatives révolutionnaires, d’idées novatrices et de collaborations interdisciplinaires se déroulant chez MI4. Mis en place en grande partie grâce à la générosité des donateurs, MI4 est maintenant un chef de file mondial dans la lutte contre les maladies infectieuses, né ici même à Montréal.

Vous pouvez aider MI4 à créer un monde en meilleure santé. La campagne de la Fondation du CUSM Osez rêver – Résoudre les énigmes les plus meurtrières de l’humanité recueille des millions de dollars pour soutenir MI4. Pour en savoir plus et pour faire un don, visitez https://fondationcusm.com/travaux/resoudre-les-enigmes-les-plus-meurtrieres-de-humanite

Le Dr Ben Smith et son équipe remportent le Concours Trottier-Webster d’innovation en recherche de l’IR-CUSM pour leurs recherches de pointe visant à trouver un remède à la MPOC