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8 janvier 2021
Jouer au détective est l’un des aspects de son travail que Dre Deborah Assayag préfère. La pneumologue, qui se joindra à l’équipe de l’Institut thoracique de Montréal (ITM) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) en juillet, se spécialise dans le traitement des maladies interstitielles pulmonaires (MIP), un groupe de maladies pulmonaires difficiles à diagnostiquer qui causent de la cicatrisation (fibrose) ou de l’inflammation des poumons.
« Je suis un peu comme Sherlock Holmes. Lorsque je rencontre des patients pour la première fois, je pose beaucoup de questions et je fais une évaluation très détaillée de leurs antécédents médicaux. Je m’informe sur leur travail, leurs médicaments et même leurs loisirs. Mon objectif est de trouver la cause de leurs difficultés respiratoires afin de déterminer s’ils ont des MIP et lesquelles », explique Dre Assayag.
« Nous sommes très heureux que Dre Assayag se joigne à l’équipe de l’ITM et du CUSM. Son expertise dans le domaine du diagnostic et des soins des MIP sera des plus bénéfiques pour nos patients », affirme Dr Kevin Schwartzman, directeur de la division de pneumologie au CUSM. « Étant donné que la plupart des MIP sont rares, nos patients doivent être vus par des spécialistes dans le domaine. Dre Assayag dirigera une clinique dotée d’un personnel complet et d’une équipe hautement qualifiée. »
MIP est un terme générique qui englobe plus de 100 troubles pulmonaires différents, dont la plupart causent des dommages progressifs aux poumons. Environ 15 % de l’ensemble des patients vus par des pneumologues (des spécialistes des poumons) souffrent de MIP. Les dommages aux poumons finissent par nuire à la capacité du patient de respirer et d’acheminer suffisamment d’oxygène dans le flux sanguin, privant ainsi le cerveau et d’autres organes d’oxygène. Dans la plupart des cas, le problème est progressif et irréversible, ce qui signifie qu’il y a une augmentation de l’essoufflement. Heureusement, il existe aujourd’hui des médicaments qui peuvent ralentir les dommages des MIP, mais plusieurs personnes ne récupéreront jamais le plein usage de leurs poumons.
Les causes de MIP sont nombreuses et variées. Elles peuvent être causées par une exposition à long terme à des substances dangereuses, comme l’amiante ou d’autres poussières. De plus, certaines maladies auto-immunes comme l’arthrite rhumatoïde peuvent également causer des MIP. Dans plusieurs cas, la cause exacte demeure cependant un mystère.
Dans le cadre de son nouveau rôle à l’ITM, Dre Assayag, qui est professeure adjointe à la faculté de médecine de l’Université McGill, ouvrira une clinique spécialisée en MIP qui pourra suivre plus de 300 patients annuellement à l’Hôpital général de Montréal (HGM) et à l’ITM (Glen). La clinique de MIP du CUSM réunira une équipe de pneumologues, d’infirmières et de professionnels alliés de la santé qui offriront des soins cliniques spécialisés complets, de l’éducation aux patients, de l’exploration fonctionnelle respiratoire, de la gestion de médicaments, de l’oxygénothérapie et de la thérapie par l’exercice aux personnes souffrant de MIP. Afin d’assurer un diagnostic fiable et des résultats optimaux, Dre Assayag organisera également une réunion multidisciplinaire de MIP qui rassemblera des pneumologues, des radiologistes, des pathologistes, des rhumatologues et des infirmières qui passeront en revue les profils des patients et les résultats de tests. Ce type de réunion constitue l’approche par excellence pour les MIP.
Dre Assayag prévoie également créer un registre de patients afin de recueillir des données normalisées sur les diagnostics de patients, les protocoles de traitement et les résultats. Le registre aidera à améliorer les soins aux patients, le perfectionnement professionnel et la recherche et, en fin de compte, la santé des patients. De plus, Dre Assayag présentera une demande pour permettre à la clinique de participer à des essais cliniques afin de tester de nouveaux médicaments et des protocoles de traitement.
« J’ai très hâte de me joindre à l’équipe de l’ITM et du CUSM. C’est un moment stimulant pour être spécialiste de MIP parce que deux nouveaux médicaments viennent d’arriver sur le marché et plusieurs autres sont en voie d’élaboration », fait-elle observer. « Il est extrêmement difficile pour les patients de vivre avec des MIP, mais il y a aujourd’hui beaucoup plus de recherche effectuée dans ce domaine. »