Les pourboires laissés par les clients du restaurant Wilensky soutiennent les soins cardiaques au CUSM

Si vous avez grandi dans le quartier Mile-End de Montréal, il y a fort à parier que vous connaissez déjà le restaurant Wilensky. L’entreprise familiale, connue pour ses charmantes portes vert menthe à l’angle des rues Fairmount et Clark et pour l’ambiance toujours accueillante et décontractée qui y règne, est un incontournable dans le quartier depuis 1932. En fait, passer la porte du Wilensky, c’est comme voyager dans le temps. On y trouve encore la fontaine à boissons gazeuses à l’ancienne qui sert du cola à la cerise fait maison et de la racinette. On peut également y déguster un milkshake avec un brin de nostalgie. Mais une visite chez Wilensky n’est pas complète sans goûter un « Spécial Wilensky », le fameux sandwich salami et bologne tout bœuf inventé par Moe Wilensky.

« Le sandwich est le pilier du menu du restaurant depuis les années 1930 », explique Sharon Wilensky. « C’est pour lui que nos clients reviennent encore et encore. »

De nombreux habitués se souviennent encore de Moe et de son épouse, Ruth. Le couple a eu cinq enfants, mais peu de gens en dehors de la famille savaient qu’un de leurs fils, Bernard, était né avec une malformation cardiaque congénitale. Bernard a été soigné par plusieurs cardiologues à Montréal avant de passer les dernières semaines de sa vie aux soins de la Dre Nadia Giannetti, la directrice médicale du Centre d’insuffisance cardiaque et de transplantation cardiaque du CUSM. Après le décès Bernard, la famille Wilensky a mis sur pied le « Fonds commémoratif Bernard Wilensky » à la Fondation du CUSM afin d’honorer la mémoire de Bernard et d’offrir de l’espoir aux personnes nées avec le même genre de malformation cardiaque.

Aujourd’hui, le restaurant est géré par Sharon et Asher Wilensky, Alisa, la fille d’Asher, et deux employés de longue date, Scott et Paul. Ils vendent encore chaque jour des dizaines de « Spécial Wilensky », un sandwich né un peu par accident.

« C’est une drôle d’histoire », relate Sharon. « Le Wilensky était à l’origine une tabagie et un salon de barbier situé au coin des rues Fairmount et Saint-Urbain. Puis en 1932, pendant la Dépression, mon père a acheté un grill et a commencé à vendre des hot-dogs pour gagner un peu plus d’argent. À la même période, mon grand-père, Harry, faisait des coupes de cheveux à l’arrière de la boutique. »

Un jour, alors que Moe mangeait un sandwich salami et bologne pendant sa pause repas, un client lui a demandé s’il pouvait en avoir un aussi. Puis d’autres clients ont commencé à demander la même chose. C’est ainsi qu’est né le « Spécial Wilensky ».

« Nous n’avons pas choisi ce nom, dit Sharon en riant, les clients ont choisi pour nous. » C’est son approche orientée vers la clientèle qui a fait le succès du Wilensky jusqu’à ce jour : ici, on mise sur un service rapide et amical, et personne n’accepte de pourboire.

« Mon père et mon grand-père n’aimaient pas l’idée que quelqu’un laisse plus d’argent en pensant obtenir un meilleur service », explique Sharon. Mais lorsque des clients ont commencé à laisser tout de même du pourboire, la famille a commencé à recueillir ces sommes pour les donner à différents organismes de bienfaisance, y compris à la Fondation du CUSM.

« Nous sommes particulièrement fiers de donner pour la recherche sur les maladies cardiaques au CUSM parce que cela est très personnel pour nous », souligne Sharon. « En donnant pour financer des soins cardiaques vitaux, nous voulons donner de l’espoir aux personnes nées avec une maladie cardiaque et les aider à vivre plus longtemps que mon frère. »

La malformation cardiaque de Bernard avait été diagnostiquée à sa naissance, puis on lui avait posé un stent à l’âge de 5 ans pour améliorer le flux sanguin vers le cœur. Bernard avait subi sa première chirurgie à cœur ouvert à l’âge de 16 ans au moment de l’invention du cœur-poumon artificiel.

« Bernard a toujours eu ces grandes cicatrices sur la poitrine, elles faisaient vraiment partie de lui, mais il a vécu à peu près normalement. Il aimait jouer au hockey. Il a même traversé le Canada en voiture jusqu’en Alaska à un moment, et ramené plein d’animaux en peluche. J’avais 10 ans et mon grand frère m’avait rapporté tous ces jouets que j’aimais garder partout dans ma chambre », se souvient Sharon.

« Il a toujours été très attentionné. Lorsque mes enfants sont nés, c’était une compétition entre lui et ma mère pour savoir qui leur achèterait le plus de jouets. »

Dans la trentaine, Bernard a rencontré Myra, qu’il a épousée et avec qui il partageait une maison à Saint-Lazare. Ils ont adopté plusieurs chiens en refuge qu’ils ont dressés à tirer un traîneau, ainsi que de nombreux chats, poissons et oiseaux dont ils ont pris soin avec beaucoup de bonheur. Ils ont vécu une vie heureuse et très active, en grande partie grâce aux soins très attentionnés des cardiologues qui ont pris soin de Bernard au cours de sa vie.

La santé de Bernard a éventuellement commencé à se détériorer et toute la famille a eu le cœur brisé lorsqu’il est décédé à l’âge de 53 ans.

« Je comprends qu’il a vécu relativement longtemps considérant son état de santé et le fait qu’il avait subi une chirurgie à cœur ouvert à l’âge de 16 ans seulement. Ce qui est extraordinaire, c’est que les médecins peuvent aujourd’hui faire cette intervention sur des nouveau-nés », souligne Sharon.

Les progrès dans les soins de cardiologie ont aidé des personnes atteintes d’une maladie comme celle de Bernard à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Ces percées sont rendues possibles grâce à la générosité des donateurs qui appuient la recherche médicale, pour permettre aux professionnels de la santé de prodiguer des soins vitaux.

Depuis 2013, le restaurant emblématique du Mile-End a donné près de 17 000 $ au Centre d’insuffisance cardiaque et de transplantation cardiaque du CUSM. Pour aider à faciliter l’avancement des soins cardiaques et éviter que d’autres familles souffrent de la perte d’un être cher comme ce fut le cas pour la famille Wilensky. La Fondation du CUSM est profondément reconnaissante envers la famille Wilensky, mais celle-ci reste humble et insiste pour dire que ces dons sont un cadeau de leurs clients.

« C’était pour nous un choix évident, la science progresse grâce à des experts comme la Dre Giannetti. Et puis, c’est tout à fait dans l’esprit de Wilensky de redonner à la communauté et de traiter tout le monde avec gentillesse. Nous croyons au pouvoir du don collectif et nous sommes très heureux de savoir que nous contribuons à financer l’avenir de la santé cardiaque », conclut Sharon.

La Fondation du CUSM remercie le Wilensky et ses clients pour ce partenariat de longue date et pour leur contribution à faire progresser les soins aux patients et à améliorer les résultats des patients soignés en cardiologie au CUSM.

Si vous voulez faire une différence en cette période des fêtes, nous vous invitons à envisager de faire un don à la campagne Pour chaque cœur de la Fondation du CUSM qui appuie la recherche et les soins cardiaques. Votre soutien aidera des patients comme Bernard à vivre plus longtemps et en meilleure santé, et facilitera des percées dans la recherche en cardiologie. Pour en savoir plus et faire un don, visitez https://fondationcusm.com/travaux/pour-chaque-coeur

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