Après deux cancers de la peau, un Montréalais milite pour la sécurité solaire

Il est facile d’ignorer les risques de cancer de la peau. Dean Graddon partage son histoire pour nous rappeler que cela peut arriver à tout le monde

Le cancer de la peau a toujours été au cœur des préoccupations de Dean Graddon.

« J’ai su dès mon plus jeune âge que j’étais un risque ambulant de cancer de la peau », déclare Dean.

Avec une peau, des yeux et des cheveux clairs, il était évident pour lui qu’il était plus vulnérable aux rayons du soleil. Malheureusement, il avait raison.

Il y a douze ans, Dean a remarqué une tache de rousseur sur sa cuisse qui grandissait lentement et changeait d’aspect. Bien que cela l’ait inquiété, il l’a facilement ignorée. Ce n’est que lorsqu’il a dû emmener son fils dans une clinique pour une blessure mineure qu’il a consulté un médecin.

« Mon fils a marché sur un clou, je l’ai donc emmené à la clinique », raconte Dean. « Pendant que nous étions là, j’ai montré ma tache de rousseur au médecin. Ses yeux se sont écarquillés et il m’a immédiatement référé à un dermatologue. »

Cette première aventure a conduit à une biopsie, un échantillon de tissu de la zone affectée, puis à un diagnostic effrayant : Dean avait un mélanome.

Le mélanome est le plus mortel de tous les cancers de la peau. Il peut se propager à d’autres parties du corps s’il n’est pas traité à temps, entraînant 1 200 décès au Canada chaque année. Le stress et l’inquiétude liés au diagnostic ont grandement affecté Dean et sa famille.

« J’étais un père d’une trentaine d’années qui allait subir une opération pour un cancer. C’était difficile pour moi, mais cela a aussi affecté ma femme et mes enfants, qui n’étaient qu’à l’école primaire », raconte Dean.

Bien qu’il ait dû subir l’ablation d’une partie de sa cuisse, Dean a eu de la chance. Le cancer a été détecté suffisamment tôt pour qu’il n’ait pas besoin de traitement supplémentaire.

« Après l’opération, j’avais 32 agrafes le long de la jambe », détaille Dean.

Les cas de cancer de la peau au Canada augmentent à un rythme alarmant. Les cas de mélanome ont triplé depuis les années 1980, et 8 000 Canadiennes et Canadiens sont diagnostiqués chaque année. Bien que les personnes à la peau, aux cheveux et aux yeux clairs soient les plus à risque, n’importe qui peut développer cette maladie. Le Dr Ivan Litvinov, dermatologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), est déterminé à éduquer la population du Canada en entier sur les risques de cancer de la peau.

« Je ne veux effrayer personne », affirme le Dr Litvinov. « La plupart des gens connaissent les meilleures pratiques pour protéger leur peau du soleil. Notre objectif est de les inciter à agir en fonction de ces connaissances. »

Le Dr Litvinov encourage tout le monde à pratiquer la sécurité solaire en portant une crème solaire, des vêtements et des chapeaux de protection contre les rayons UV, et en restant à l’abri du soleil de 10 h à 14 h, lorsque le soleil est au plus haut dans le ciel. Bien qu’il soit tentant de se faire bronzer, il s’agit d’un signe de dommages de la peau que l’on doit éviter.

« Je veux que vous sortiez et profitiez du plein air, mais faites-le sans bronzer. Célébrez la couleur naturelle de votre peau », déclare le Dr Litvinov.

Pour ceux qui ont beaucoup de taches de rousseur et de grains de beauté, le Dr Litvinov encourage l’inspection de votre corps tous les six mois pour repérer les changements d’apparence. Il enseigne à ses patients l’ABCDE du mélanome. Si un grain de beauté est asymétrique, a une bordure irrégulière, une couleur incohérente, un diamètre supérieur à six millimètres ou que son apparence évolue, il est important de consulter un médecin.

C’est un grain de beauté inquiétant qui a conduit Dean à découvrir son deuxième cas de cancer de la peau. Alors qu’il se trouvait aux urgences pour une morsure de chien, il a demandé au médecin de s’y intéresser et a ainsi rencontré le Dr Litvinov.

« Le Dr Litvinov a jeté un coup d’œil et a dit : ‘Celui-là ne m’intéresse pas, mais celui-ci m’inquiète’, en montrant du doigt une minuscule tache à environ 15 cm de distance. Ça ne ressemblait à rien, mais il s’avère que c’était un mélanome de stade 0 », raconte Dean.

Un mélanome de stade 0 signifie que le cancer se trouve uniquement dans la couche supérieure de la peau et n’a pas pénétré plus profondément. Grâce à la vigilance de Dean et à l’expertise du Dr Litvinov, il a été retiré avant qu’il ne puisse progresser davantage.

Après deux cas de cancer de la peau, Dean s’assure de faire un suivi régulier avec son médecin. En tant que directeur d’école, il sensibilise également ses élèves à la nécessité de se protéger du soleil.

« J’ai enseigné les sciences en 9e année pendant de nombreuses années, et lorsque nous arrivions à la section sur la biologie humaine, je partageais toujours des photos de mon expérience du cancer de la peau. Je voulais m’assurer que les élèves évitent une telle expérience qui pourrait changer leur vie », explique Dean.

Bien qu’il soit facile d’ignorer les risques de cancer de la peau, Dean et le Dr Litvinov encouragent tout le monde à être prudent lors de longues journées au soleil. La sécurité solaire est le meilleur outil de votre routine de soins de la peau. L’exposition au soleil peut causer des dommages à la peau et un vieillissement prématuré. Une crème hydratante avec FPS et un chapeau à large bord contribuent grandement à garder un teint d’apparence saine.

« Les personnes qui s’exposent au soleil paraissent beaucoup plus vieilles qu’elles ne le sont. Éviter le soleil peut vous aider à ne pas vieillir prématurément », ajoute le Dr Litvinov.

En mai 2022, la Fondation du CUSM a accordé au Dr Litvinov une subvention de 195 000 $ de la Société canadienne du cancer et des Instituts de recherche en santé du Canada pour mieux comprendre et réduire le risque de cancer de la peau chez les jeunes adultes. Vous pouvez faire partie de cette recherche! Répondez au sondage SoleilUV, un questionnaire de cinq minutes sur les comportements et les croyances en matière de sécurité solaire, au https://sunfit.ca/?lang=fn. Votre participation aidera le Dr Litvinov à faire avancer sa mission d’améliorer la sécurité solaire pour toute notre communauté.

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