DR BEN GEBOE, LE NOUVEAU RÉCIPIENDAIRE DE LA BOURSE DE RECHERCHE DRE MARGARET BECKLAKE

Dr Geboe veut assurer une meilleure santé aux peuples autochtones du pays et d’ailleurs.

Ben Geboe a consacré sa carrière à améliorer la vie des peuples autochtones.

Lui-même membre de la tribu Yankton Sioux du Dakota du Sud, il a vécu les inégalités et les injustices auxquelles sont confrontés les peuples autochtones au Canada et aux États-Unis.

« J’ai passé une grande partie de ma carrière à New York, où j’aidais les membres de la communauté autochtone à l’American Indian Community House. J’ai aussi travaillé avec le Centre d’amitié autochtone de Montréal et avec des refuges pour femmes », explique Ben.

Travailleur social et récent diplômé du programme de doctorat de l’École de Service social de l’Université McGill, Ben est le nouveau récipiendaire de la bourse de recherche Dre Margaret Becklake de l’Institut thoracique de Montréal (ITM). Nommée en l’honneur de l’une des pionnières de la médecine respiratoire à Montréal, cette bourse rend hommage à l’héritage de la Dre Becklake en appuyant la recherche et la formation d’un spécialiste des maladies respiratoires de la relève, provenant d’une communauté autochtone ou d’un pays à revenu faible ou moyen.

Ben est déterminé à prévenir la propagation de la tuberculose dans les communautés autochtones et chez les travailleurs de la santé.

« La tuberculose est une épidémie inacceptable. C’est une maladie biblique qui sévit encore aujourd’hui. Le taux de tuberculose parmi les communautés autochtones du Canada est 400 fois supérieur à celui des autres groupes au pays. C’est un problème très sérieux », affirme Ben.

La tuberculose est une maladie bactérienne des poumons qui touche l’humanité depuis des millénaires. C’est le poids de cette maladie sur les communautés autochtones qui a incité Ben à poser sa candidature pour la bourse de recherche Dre Margaret Becklake. Cette crise le touche très personnellement.

« Des membres de ma famille ont souffert de tuberculose et ont été placés dans des sanatoriums aux États-Unis et au Canada. Même si c’est une maladie qui peut être prévenue et traitée, son grand poids historique pour les peuples autochtones rend la situation encore plus urgente », ajoute Ben.

Il a lui-même évité la tuberculose de justesse après avoir été exposé à la maladie en travaillant avec un membre de la communauté à New York. Il n’a pas été infecté, mais l’incident lui a fait comprendre l’importance d’aider non seulement les personnes atteintes de tuberculose, mais aussi de protéger les travailleurs de la santé qui les soignent.

« La COVID nous a permis de reconnaître l’importance de mettre en place des protocoles pour prévenir la transmission de la maladie et protéger les autres. J’espère que cette nouvelle prise de conscience contribuera à améliorer la façon de prévenir la propagation de la tuberculose », déclare Ben.

Ben réunit ses passions dans son projet de recherche en tant que récipiendaire de la bourse Dre Margaret Becklake. Sous la supervision du Dr Faiz Ahmad Khan, pneumologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Ben contribuera à donner aux membres de la communauté autochtone de Montréal l’accès aux services dont ils ont besoin pour rester en bonne santé, ainsi que l’occasion de discuter avec les professionnels des soins de santé pour s’assurer que ceux-ci tiennent compte de leur point de vue dans les décisions qui touchent leurs soins.

« J’ai l’intention d’utiliser cette bourse pour faire entendre des gens qui n’auraient probablement pas eu leur place à la table parce qu’ils vivent dans la rue ou qu’ils ne communiquent tout simplement pas avec des personnes à l’extérieur de leur communauté », conclut Ben.

Il organisera également de la formation sur la sécurité culturelle pour les fournisseurs de soins de santé dans les communautés du Nord pour favoriser un dialogue respectueux entre les communautés autochtones et les professionnels de toute origine. Par ce travail, il espère promouvoir de meilleurs soins et réduire la propagation de la tuberculose et d’autres maladies infectieuses chez les peuples autochtones.

En plus de sa recherche et de son travail dans la communauté, Ben est membre d’Accès Autochtone McGill, un programme de soutien pour les étudiants des Premières Nations, Inuits et Métis de l’École de Service social de l’Université McGill. Il collabore également au réseau Stop TB Canada et au Groupe de travail international des peuples autochtones sur le VIH et le SIDA. Il est très actif dans la communauté autochtone de Montréal, et a récemment adopté la pratique culturelle du jeu de tambour à la Maison des Premières Nations de McGill.

« Le tambour me rattache à mon histoire culturelle et spirituelle. C’est le battement du cœur de la nation », déclare Ben.

Ben rêve de transformer les déterminants sociaux de la santé (des facteurs non médicaux qui affectent la santé), prévenir la propagation de la tuberculose et susciter une réponse axée sur la communauté pour contenir l’épidémie de cette maladie. En résumé, il veut assurer une meilleure santé aux peuples autochtones du pays et d’ailleurs. Il remercie les donateurs qui ont créé la bourse de recherche Dre Margaret Becklake et lui ont permis de réaliser son projet.

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