Histoire d’un patient
Un long rétablissement après la COVID-19
Paul Mayrand n’a aucun souvenir d’une période de 30 jours durant les mois de mars et avril derniers.
L’un des premiers patients atteints de la COVID-19 au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Paul a failli ne pas s’en sortir. Il a passé 67 jours à l’hôpital, dont 30 aux soins intensifs. Peu après son admission, son état de santé a rapidement décliné : ses reins ont arrêté de fonctionner, il avait du mal à respirer, puis son cœur et son foie ont commencé à défaillir. Le personnel de l’unité des soins intensifs (USI) de l’Hôpital Royal Victoria n’avait jamais rien vu de tel.

Les membres de l’équipe en soins intensifs qui ont aidé M. Mayrand à guérir.
« Tout était si inconnu à l’époque », explique Nicholas Boulieris, préposé aux patients de l’USI. « C’était un peu comme le point de départ. C’est lui qui a ouvert la course et nous avons beaucoup appris grâce à son cas. »
Paul a été intubé quelques heures après son admission à l’hôpital. Ses organes étaient défaillants et le personnel des soins intensifs devait travailler rapidement pour le stabiliser. Les lourds sédatifs dont il avait besoin alors qu’il était sous respirateur l’ont laissé dans un coma profond.
« Nous faisions tout notre possible pour lui, mais il ne s’est pas remis à bouger une seule fois en une semaine », explique le Dr Peter Goldberg, médecin de l’unité des soins intensifs. « J’avais peur qu’il ne se réveille jamais. »
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Malgré leurs inquiétudes, le personnel de l’USI espérait que Paul Mayrand se réveillerait à nouveau. Ils étaient fréquemment à son chevet et, à mesure que la crise mondiale s’intensifiait, ils se sont investis de plus en plus dans ses soins.

Nadine, Nicholas et Julia passent à l’action avec audace tous les jours.
« Pour ce cas particulier, peut-être parce que c’était le premier, je voulais connaître son histoire. Je voulais savoir s’il était marié, connaître sa famille. Cela a humanisé sa situation et rendu le tout très réel, et j’ai réalisé que n’importe qui pourrait être à sa place. N’importe lequel d’entre nous », affirme Nicholas Boulieris.
Alors qu’elle s’occupait de Paul, Julia Lefebvre, infirmière aux soins intensifs, a été impressionnée par la rapidité avec laquelle la maladie lui avait volé sa santé.
« Ma première réaction a été de me dire Oh mon Dieu, ça pourrait être mon père. Ils avaient le même âge », dit Julia.
Émue par son cas, elle a trouvé le téléphone portable de Paul et a commencé à passer des appels à sa famille. Les autres membres du personnel des soins intensifs et elle tenaient le téléphone à son oreille pour que sa femme, France St-Jean, puisse lui parler. Cette petite gentillesse était l’un des rares réconforts que les infirmières pouvaient offrir à Paul, qui ne pouvait pas vraiment réagir. Ensemble depuis plus de 47 ans, France St-Jean rappelait à Paul qui il était, d’où il venait et ce qu’il leur restait à accomplir dans leur vie commune.
Un mois a passé et Paul a commencé à se réveiller. Ses yeux se sont ouverts et il a pu communiquer par des clignements d’yeux et des gestes du visage. Il avait survécu, mais son rétablissement serait long.
« C’était incroyable de voir tout ce que j’avais perdu », dit-il. « Je ne pouvais pas marcher. En fait, je pouvais à peine bouger ou même soulever une cuillère. J’étais en piteux état, mais le personnel de l’hôpital était déterminé à me voir récupérer, et ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour que cela se fasse. »
Paul a passé de longues heures en réadaptation pour retrouver sa capacité de marcher. Auparavant, il était en excellente forme physique. La physiothérapeute Nadine Musampa se rappelle qu’au début, il ne pouvait même pas parler.
« Nous parlions beaucoup avec des gestes », confirme Nadine. « J’ai dit : Si tu me comprends, lève le pouce. Dans son lit, il a levé les deux pouces, et j’ai compris qu’il était motivé et que nous allions travailler dur pour le faire sortir d’ici. J’étais vraiment enthousiaste. »
Le rétablissement de Paul Mayrand a apporté de l’espoir à tout le personnel de l’USI. Alors que des rapports affluaient sur les milliers de morts dans le monde, voir Paul sortir de l’hôpital après 67 jours leur a procuré un soulagement incommensurable et leur a montré qu’il était possible de survivre à une grave infection de la COVID-19.
« Voir un patient se réveiller après 30 jours est un moment tellement heureux que cela peut vous faire pleurer », dit le Dr Goldberg. « À l’unité des soins intensifs, où tant de cas sont désastreux, nous étions vraiment enchantés. »
Paul est extrêmement reconnaissant envers le personnel de l’USI, qui le contacte encore chaque semaine. Bien que son rétablissement soit long, il bénéficie du soutien de l’équipe du CUSM qui l’aide à retrouver ses forces.
« Je me sens tellement mieux maintenant, mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour retrouver ma force et ma vie telles qu’elles étaient avant la COVID-19, » confirme Paul.
À mesure que la deuxième vague progresse, l’équipe des soins intensifs du CUSM est mieux préparée à prendre en charge les cas complexes dus au coronavirus. Selon le Dr Goldberg, notre vie en situation de pandémie s’est « normalisée ».
« À l’USI, gérer la COVID-19 fait partie d’une journée de travail normale », explique le Dr Goldberg.
Alors que la COVID-19 demeure une menace dans le monde entier, nous pouvons être rassurés par le fait que l’équipe du Centre universitaire de santé McGill est prête à aider ceux qui tombent gravement malades. Elle continue de s’adapter face à l’inconnu en essayant de nouveaux traitements et de nouvelles approches de soins pour chaque patient. Nos experts ne peuvent pas faire ce travail sans votre appui, votre soutien à la recherche, aux soins cliniques, à l’innovation et aux plus grands besoins de l’hôpital. Découvrez comment vous pouvez les soutenir en cette période des fêtes.
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